La commune de Céran, très ancienne, reçut ses coutumes en 1270.
Plusieurs de ses usages ou privilèges ont été confirmés par Henri IV et Louis XIII.
Des monnaies, poteries fragments d’amphores ont été retrouvés au « Castéra de Céran » qui fut certainement un camp romain.
L’ancien château féodal du 13 ème siècle existait encore au 17 ème et le village était entouré de fossés jusqu’au 18 ème siècle.
L’Eglise, sous le vocable de Saint-Pierre, apparaît dès le 11 ème siècle.
Elle fut réaménagée au 17 ème ou 18 ème pour les ouvertures et la façade fut refaite au siècle suivant.
A l’intérieur, se trouvent un retable en bois doré et deux tombeaux avec des inscriptions.
L’Abbé Ponsin, né à Lectoure en 1821, fut curé de la paroisse de 1864 jusqu’en 1906.
Il fit construire le presbytère et le clocher de l’église. Modeste mais dévoué durant toute sa vie, il célébrait encore la messe dans la paroisse à l’âge de 85 ans. Une confrérie du Rosaire, créée antérieurement, réunissait 64 membres en 1840.
Le 18 juins 1852, Mademoiselle Rosa DOAT quitta Céran pour entrer au Carmel de Lectoure; en religion, Mère Euphrasie du Sacré-Coeur, elle fêta ses noces d’or en 1903.
Le Pape Pie X par « rescrit spécial » a adressé sa bénédiction apostolique à la Mère Prieure et à sa communauté religieuse.
Penchons-nous sur l’origine de quelques lieux-dits de la Commune de Céran
CERAN
Remonte au moins à l’époque Gallo-Romaine (les quatre premiers siècles de notre ère).
Le suffixe « AN » veut dire « qui dépend » – de qui ? :
- Soit d’un grand propriétaire Romain (CERUS par ex.)
- Soit d’une CELLA (qui se prononçait CERA et qui signifiait « petit monastère »).
ARDURE
Vraisemblablement, comme sa voisine « LA CHARIGADE », terre qui a été défrichée par le feu (ARDE).
ARGELES
Terre argileuse
LES ARTIGAUX
Terres défrichées récemment (opposé de BOUZIGUE). Nos ancêtres passaient du temps et de l’énergie à lutter contre la forêt pour dégager des terres de culture.
EN BIDALET
« EN » avant un nom, serait honorifique, viendrait du latin DOMINE – BIDALET : Champignons de peupliers ?
LA BORDENEUVE : Explicite – Neuve mais sa date de constructions ?
LES BOUES (les Boués)
BOUE = BOUVIER, mais il y avait des bouviers dans bien des exploitations.
Boué était réservé aux lieux habités par des bouviers, qui louaient leur attelage, qu’ils conduisaient eux-mêmes pour franchir un passage difficile, soit une côte raide, soit -dans le cas de CERAN- une route submergée –
La route qui reliait LALANNE à FLEURANCE avait un point bas à « LA CARRERRASSE ».
Le loueur disait si on pouvait passer ce jour là (niveau de l’eau) et, si oui, prenait la responsabilité du passage en remplaçant l’attelage du client par ses propres boeufs en qui il avait confiance.
BOUHOBENT :
Où souffle le vent.
EN BREGNEMONT
Relation évidente avec vendanges et côteaux – y vinifiait-on à plus grande échelle ?
CASTERA
Comme pour CELLA, (les deux LL de Castella prononcés Castéra), c’était un lieu fortifié, souvent de façon succincte pour permettre à la population de se mettre à l’abri en cas d’urgence (bande de brigands, …).
CASTILLON ou CASTELON
Présent sur la carte de Cassini (1ère carte d’Etat Major sous LOUIS XV). Sur la même carte, un peu à l’ouest, est figuré un gros moulin « moulin de CERAN », signalé comme un des moulins importants de la région.
Actuellement les voisins l’appellent encore le « champ du Moulin ».
Sur un inventaire de 1774 sur la peste bovine, CASTILLON appartenait au collège Royal de Toulouse tenu par les Jésuites, implantés aussi à Miramont-Latour.
LA CASSOATE
Où il y a des chênes. Viendrait du Gaulois « Cassanos » ou du Romain « Cassoo »
LA CHARTIGADE
Terre défrichée par le feu « Essartage » et mise en culture après brûlis.
LE CHRISTIAN
Endroit où étaient isolés les lépreux et parfois certains marginaux. Correspond « Aux Capots » à FLEURANCE.
AUX CLAUX
Sans doute, endroit clos.
LA COLOMERE
Lieu où étaient concentrés des pigeonniers dont les pigeons étaient destinés à produire de la « colombine » utilisée pour fumer la vigne, plus que de la viande.
EMBARATS
Fossés de fortification et leurs environs immédiats (vient du verbe « embarra » = enfermer, enclore).
LAS GELIOS
Les genêts ?
HOURTINES
Époque Gallo-Romaine = villa liée à un bon puits – nom qui vient, soit de HORT (jardin en latin), soit de FOUR (le F étant devenu un H). L’un et l’autre dépendant de la villa Gallo-Romaine.
LAOUERAN
Le noisetier ?
LAROUZE
Comme LARRAZET signifierait « le petit affluent ».
LA MELOTTE
Enigme ! De Melle (le miel), de Mello (le fruit) ?
MONTECHUT
Mont sec.
NA BLANQUE
Dame blanche – NA est la forme féminine de EN (Seigneur, maître).
LE PADOUENC
Au moyen âge (voir coutumes de CERAN de 1272), les Padouencs étaient des terres appartenant au Seigneur et mises à la disposition de la population. Les consuls pouvaient les affecter à telle ou telle famille (sortes de jardins familiaux) ou les laisser à la libre disposition des troupeaux de la commune.
PELERIES
Lieu réservé à l’accueil des pèlerins – à CERAN, sur le bord de la route, à l’extérieur des Embarats, il était toujours ouvert. Céran était-il sur un itinéraire de St Jacques ?
PINBIEL
Vieux Pin, le siège du « Territoire de Pimbiel » (de Pinu Veteri en latin), qui relevait des consuls de FLEURANCE, mais appartenait au Roi (document du 8-I-1372).
Composé de 2 parties :
- l’une vers la rivière du Gers, tenue par le Seigneurs de Montaut
- l’autre vers la Mothe Endo tenue par un certain Gaudoux
Ensuite Pin Biel a appartenu à la famille de Percin.
LAS PLANEZES
Sur un plateau, d’où son nom. C’est un site préhistorique : il y a été trouvé des silex, des haches polies et surtout des massues éclatées dont certaines auraient plus de 800.000 ans ( elles sont été datées au carbone 14).
LE PLASSOT
Mentionné ainsi dans les coutumes de CERAN de 1272 : « de même autre place à la fontaine, qui confronte avec le ruisseau et le chemin pour aller à LECTOURE et à FLEURANCE. Le nom de « Plassot » était donné par opposition à la « Grande Place » mentionnée à l’article précédent des coutumes « place du village-Eglise ». La fontaine est toujours communale.
LA SALLE
Les SALLES étaient à l’origine des Salles d’armes qui logeaient des petites troupes pour le maintien de l’ordre. « La Salle de Haut » date du 13 ème siècle (aile nord) « La Salle de Bas » en tire son nom.
LA TERRADE
Du latin TERRA = motte et du Gascon « Terrade » (pièce de terre située en côte). A rapprocher de POUY, qui vient du latin Podium (Hauteur).
LA THOUE
Actuel bois en face de la Cassouate. Plusieurs origines possibles, « ruisseau très encaissé » étant la plus vraisemblable. Avant 1618, c’est là que vivait la famille DOAT.
LA TUHERE
Où il y avait une carrière de Tuf. Le tuf est du sable aggloméré, qui a été très utilisé dans la région quoique friable. Il est facile à travailler, isolant et résiste durant des siècles en bonnes conditions.